Adorable Julia
15.10.60 14.11.60

Adorable Julia

A

l’âge des pièces philosophiques, des pièces noires, des pièces de haine, Adorable Julia est une adorable exception : une pièce d’amour.

On n’y verra point peut-être cet amour rose pâle, d’autant moins méritoire, d’autant moins intéressant aussi, qu’il est plus facile. Les gens heureux n’ayant point d’histoire, dit le proverbe, il faudra nécessairement que les amours de Julia Lambert et de Michel Gosselin soient quelquefois difficiles, sinon malheureuses.

Les roses ont des épines et c’est peut-être là ce qui a fait leur gloire, ce qui leur a valu le titre de reines des fleurs. Adorable Julia aura le relief des amours épineuses, ce qui ne signifie pas celui des relations compliquées.

Adorable Julia c’est l’aventure toute simple, et pourtant cruelle d’un couple de comédiens devenus célèbres qui se rendent compte soudain que plus rien ne les unit l’un à l’autre. Rien, sinon leur gloire commune. Mais la gloire est quelque chose d’intérieur, alors que l’amour se doit d’être le fruit du plus profond d’une âme.

Ils comprendront qu’une gloire commune n’est pas une raison de vivre, d’autant plus que l’habitude de porter sur la scène, devant le public, les sentiments les plus secrets, les ont débarrassés définitivement du goût de mentir et de dissimuler.

Tout serait facile s’il n’y avait pas autour de Michel et de Julia d’autres tentations, sous forme d’aventures faciles. Le vrai drame est le suivant : l’amour triomphera-t-il ou les aventures ? Ces deux êtres se déchireront, ils se feront beaucoup de mal. C’est la seule situation possible pour eux.

Ne pensez pas que Michel et Julia soient différents de nous. Exprimées autrement que les nôtres, leurs angoisses restent les nôtres. Derrière chaque apparence humaine, il y a toujours la même humanité.

Tout ceci est vrai. Tellement vrai que les critiques ont complètement endossé le point de vue de Marc-Gilbert Sauvajon. Et si l’auteur a pu voir si juste, et par conséquent faire du travail de qualité, c’est que le roman Theatre de Somerset Maugham, traduit par Guy Bolton, dont il a tiré la pièce, l’a touché au plus profond de lui-même.

On ne parle jamais bien que de ce que l’on a aimé. À plus forte raison quand il s’agit de théâtre, ce miroir de la vie.

D’après Theatre de Somerset Maugham, traduit par Guy Bolton.

 

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Mise en Scène

Distribution

  • Une pièce de

    Marc-Gilbert Sauvajon

  • D'après le roman THEATRE de

    Somerset Maugham, traduit par Guy Bolton

  • Mise en scène

    Loïc Le Gouriadec

  • Concepteurs

    Décors JACQUES LEBLANC