On ne badine pas avec l’amour
15.03.64 14.04.64

On ne badine pas avec l’amour

C

ette comédie, pleine de charme et de vivacité, si émouvante et si entraînante à la fois, n’a pas été écrite pour être représentée. Publiée en 1834, dans la Revue des deux-mondes, elle n’a été jouée qu’en 1861…

…avec un succès triomphal, d’ailleurs ! Musset l’avait classée dans ce qu’il appelait : « Théâtre dans un fauteuil ». Il pensait qu’un lecteur, confortablement enfoncé dans les coussins, pourrait jouir en toute tranquillité des finesses de son style et des nuances de sa sensibilité. C’est bien vrai et le plus aimé des auteurs romantiques ne s’est pas trompé : On ne badine pas avec l’amour est certainement une œuvre très lue et très appréciée par les lecteurs. Musset était si persuadé que son « proverbe » n’irait jamais sur la scène, qu’il a multiplié les changements de décors sans se gêner : il vous promène du château à la chaumière et de la forêt à l’étang, avec une rapidité qui fait penser à un prestidigitateur…

Mais, à notre époque, il n’y a plus de problèmes de mise en scène. Le proverbe a été joué, avec tous ses décors, et nul ne doute plus qu’il s’agit bien d’un chef-d’œuvre de théâtre. On peut même croire que les changements de paysage contribuent à cette impression de légèreté et de vivacité que procure le texte ailé composé par le poète. Mais ne nous égarons pas : les scènes
ont de l’importance, pourtant elles en ont moins que le grand sujet de la comédie, et ce grand sujet c’est l’amour, et lui tout seul : l’amour allié à la jeunesse, lié à ses illusions, à son orgueil
intempestif, à sa fougue et à sa spontanéité. Veut-on donner un exemple d’amoureux ? Qui ne pense à Perdican et à Camille, amoureux éternels, avec tous les élans et toutes les erreurs de
la passion ? D’ailleurs, qui aurait pu se vanter de pouvoir donner des leçons de sentiment à Alfred de Musset ? Sur ce terrain privilégié du cœur et de ses tourments, il est roi.

* On ne badine pas avec l’amour fut représenté à la Comédie Française quatre ans après la mort d’Alfred de Musset (1861). À Montréal, par Le Théâtre du Rideau Vert, le 15 mars 1964, au Stella.

 

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Mise en Scène

Distribution

  • Une pièce de

    Alfred de Musset

  • Mise en scène

    Jean Faucher

  • Concepteurs

    Décors RENÉ PETIT Costumes FRANÇOIS BARBEAU

  • Photos de production

    © Édouard Rémy

EN TOURNÉE

18 avril 1964, au Théâtre Capitole de Québec