Les Belles-Sœurs
20.05.71 19.06.71

Les Belles-Sœurs

L

e Théâtre du Rideau Vert est heureux de pouvoir présenter à son public pour une troisième année consécutive cette œuvre canadienne de Michel Tremblay, qui a déjà remporté un si grand succès.

De nouvelles Belles-Sœurs, pourquoi ? et comment ?

D’abord, la grosse raison : fuir la routine.

Une pièce à succès, jouée pour la troisième fois de la même façon risque fort, sans que personne ne soit à blâmer, de tomber dans la routine et de perdre le « feu » qui fit une partie au moins de son succès. Aussi, l’opportunité que nous donne une telle reprise d’éclairer d’autres aspects du texte qu’on a peut-être un peu négligés la première fois, et d’un peu négliger certains autres aspects du texte qu’on a peut-être un peu trop éclairés la première fois. Le comique anecdotique d’une part et l’insatisfaction d’autre part.

Comment ?

D’abord, aborder ce texte non plus comme une création, mais comme un classique (voilà le grand mot lâché!).

Ensuite, renouveler la distribution afin de pouvoir vraiment repartir à zéro, d’orienter l’interprétation dans un sens un peu différent : s’éloigner du vérisme, du naturalisme et se rapprocher du « jeu ». Que les actrices puissent jouer leur personnage et non plus l’ « être » au premier degré. Essayer aussi de renouveler la mise en place, les jeux de scène. Là encore, réduire les anecdotes à certains moments et se concentrer sur les moments danses, sur les moments lyriques, sur les moments « en colère ». Nous avons également pris le parti de replacer l’action de la pièce en 1965, année où elle a été écrite.

Enfin, dans les chœurs et dans certains numéros, utiliser des citations du folklore québécois. Nous nous inscrivons ainsi dans ce mouvement de redécouverte de notre folklore qui a été si bien amorcé par Jean-Claude Germain et les acteurs du Théâtre du Même Nom. C’était une tentative d’explication de ces nouvelles Belles-Sœurs. Ceux qui auront vu les deux mises en scène comprendront, sentiront, nous l’espérons, ce que nous avons voulu faire.

Les autres, qui verront le spectacle pour la première fois, seront aussi sensibles à l’humour et à la misère des Belles-Sœurs. Parce que Les Belles-Sœurs est une pièce drôle par moments, mais écoutez attentivement, aussi, le grand cri de détresse qui s’en dégage parfois. Parce que Les Belles-Sœurs est aussi un cri de désespoir… quinze cris de désespoir !

Derrière les scènes les plus cocasses se cache toujours une envie de pleurer. Regardez bien Germaine, et Rose, et lisette, elles sont très drôles, mais elles sont aussi, et surtout, le reflet d’un milieu qui, lui, est loin d’être drôle !

Cette pièce a été créée par le Théâtre du Rideau Vert le 28 août 1968, reprise le 20 août 1969 et jouée durant 75 représentations.

 

CONSULTEZ LE PROGRAMME DE SOIRÉE ICI

  • Une pièce de

    Michel Tremblay

  • Mise en scène

    André Brassard

  • Concepteurs

    Décors RÉAL OUELLETTE Costumes FRANÇOIS BARBEAU Rythmes LAURENCE LEPAGE Trame sonore ADRIEN GODDY, CLAUDE DUFRESNE

  • Graphisme de l'affiche

    © Gérald Zahnd

  • Photos de production

    © Daniel Kieffer

EN REPRISE !

Du 21 au 23 juin 1971 au Grand Théâtre de Québec

Du 2 au 10 juillet 1971 au Théâtre français du Centre national des arts d’Ottawa