’aigle à deux têtes est le symbole du Saint-Empire Germanique. L’auteur a choisi ce titre parce qu’il avait d’abord choisi pour héroïne la descendante des empereurs Habsbourg, qui avaient longtemps régné à Vienne et dont l’empire s’était étendu à l’Espagne, puis à toute l’Amérique de langue espagnole.
Cette malheureuse femme, sur laquelle pèse une hérédité qui impose une existence peu frivole et qui, parce qu’elle-même est reine, se trouve littéralement encerclée par les obligations et les devoirs, commence par se trouver veuve et finit par tomber amoureuse. On devine qu’une telle faiblesse ne peut pas avoir d’autres conséquences qu’une suite ininterrompue de circonstances dramatiques.
Cocteau a traité le sujet dans une optique moderne. Il n’est pas tombé dans la déclamation où un Victor Hugo se serait lancé avec délices. Mais il a médité sur le problème humain, véritablement tragique, que posaient jadis des passions intervenues entre personnes qui ne pouvaient pas céder à leurs inclinations. Les situations qu’il a imaginées sont conçues dans un esprit nouveau : le drame apparait dans les faits et dans l’enchainement des péripéties et non dans des discours. Il est d’autant plus poignant et puissant.
C’est la méthode neuve employée par Jean Cocteau pour traiter l’éternel romantisme qui a décidé de l’accueil triomphal fait par le public parisien à L’aigle à deux têtes, et, partout où on l’a joué, ce drame, qui a déjà été traduit en plusieurs langues a retrouvé le même succès.
* La pièce a été jouée à Paris par le Théâtre Hébertot en novembre 1946. À Montréal, au Théâtre Stella, avec la Compagnie Le Rideau Vert le 15 janvier 1963.
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Mise en Scène
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C Jean-Yves Létourneau
Forget
Distribution
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C Gaby
Aubert
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Une pièce de
Jean Cocteau
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Mise en scène
Florent Forget
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Concepteurs
Décors et costumes ROBERT PRÉVOST Accessoires DENIS PAQUETTE Supervision des costumes et des accessoires FRANÇOIS BARBEAU
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Visuel de l'affiche
Cabana-Séguin
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Photos de production
Rémy, Henri Paul