La Vérité des choses
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La Vérité des choses

D

édicacée par Tom Stoppard à sa femme Miriam, The Real Thing est certainement la pièce la plus personnelle à date de ce célèbre auteur anglais.

Comédie à réflexion sur l’infidélité conjugale, la pièce repose un peu sur le principe de « la pièce dans la pièce » qui tient lieu de pivot à la construction dramatique. Les scènes renvoient à plusieurs univers, balançant entre le monde fantasmatique d’Henry, dramaturge semi-autobiographique, vaguement narcissique et peu impressionnable, et une réalité pas toujours captivante, la sienne, son milieu familier, une société parfois embarrassante dans laquelle celui-ci doit apprendre à vivre pour expier ses démons. Avec Henry, donc, et Annie, une actrice dans la maturité de son talent, Tom Stoppard s’interroge sur les rapports à l’intérieur du couple et se demande si l’amour et le mariage sont réellement compatibles.

En même temps qu’une esquisse fantaisiste et touchante sur les rapports passionnels entre un homme et une femme, Stoppard se penche sur le métier d’écrivain, sur l’écriture et la « réécriture », ainsi que sur le geste, l’impulsion émotionnelle qui l’accompagnent. Du coup, il nous fait prendre conscience des limites de l’artifice au théâtre ainsi que des contingences à respecter pour « faire vrai ».

Dans le cas qui nous préoccupe, l’amour, la fidélité, l’amitié, l’intégrité personnelle et la hantise de la franchise constituent les différents tournants d’une œuvre on ne peut plus actuelle dont l’action se déroule dans une société encore aux prises avec l’obsession du respect des traditions et des bonnes mœurs.

À travers un regard toujours tendre mais grinçant, lucide mais humoristique, Tom Stoppard nous livre sa réflexion la plus pure, d’une simplicité déconcertante, sur les aléas de la passion et les ressources presque illimitées de l’individu confronté à l’amour, tous masques tombés.

Une frontière ténue, fragile entre la vie imaginée et la vie réelle ! Une pièce dans une pièce dans une pièce, avec d’étranges recoupements entre chacune d’elles, comme si Stoppard faisait éclater le rêve réalisé ou la réalité rêvée au sein d’une quatrième dimension surnaturelle, celle où se tapit la vérité des choses.

La première de The Real Thing eut lieu en 1982 au Strand Theatre à Londres, dans une mise en scène de Peter Wood (qui a dirigé presque toutes les pièces de Stoppard). Présentée sur Broadway deux ans plus tard dans une nouvelle version, The Real Thing a raflé les principaux honneurs de la scène new-yorkaise avec le Tony Award (meilleure pièce) et le Drama Critics Circle Best Play Award en 1984. La pièce s’est aussi méritée un grand succès public.

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* L’action se passe à Londres, de nos jours. Deux ans se sont écoulés entre le premier et le deuxième acte.

** Une production du Théâtre du Trident.

Mise en Scène

Distribution

  • Une pièce de

    Tom Stoppard

  • Traduction

    René Gringras

  • Mise en scène

    Guillermo de Andrea

  • Assistance à la mise en scène

    Yanick Auer

  • Concepteurs

    Décors et costumes YVAN GAUDIN Éclairages CLAUDE ACCOLAS Accessoires GENEVIÈVE GAUDREAU Maquillages YVAN GAUDIN Recherche musicale CLAUDE BOUX et DENISE TARDIF

  • Graphisme de l'affiche

    Gérald Zahnd

  • Photos de production

    © Guy Dubois