Gapi
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Gapi

I

l fallait bien un jour le voir, ce Gapi-là, celui qui si longtemps a fait la coulisse de la Sagouine !

Le voici qui surgit à son tour, au bout de sa dune, au pied de son phare, à interroger les goélands et à scruter au loin la mer pour y guetter le retour de son ami Sullivan, le navigueux, qui revient de temps en temps lui raconter les splendeurs du vaste monde.

C’est ainsi que la Sagouine a créé Gapi.

« Durant cinq ans, elle s’est frotté les reins et serré le ventre, chaque soir, minatant cette image de son homme, grincheux, badgeuleux, sceptique, philosophe, fainéant, jongleux, au demeurant le meilleur homme du monde. Tel qu’elle le voulait. Chaque soir en scène, elle l’a recréé, selon son désir et son amour. Moi je n’y pouvais rien. Surtout pas la freiner. Gapi n’est pas de moi, il est de la Sagouine.

Puis à son tour, il s’échappe d’elle, comme elle s’est échappée de moi. A son tour il grimpe sur les planches, ou sur sa dune de sable, et gueule. Comme elle, il parle de la vie et la mort, les poissons, la mer, l’économie, les pauvres, les prêtres, les gouvernements. Mais lui aussi est seul. Et il s’ennuie. Il se frotte la tête, se cogne le front, se frappe la poitrine, et il en sort un ami, Sullivan. Sullivan le navigueux, l’aventureux, l’homme des grands voyages, sorti de la côte de Gapi. »

– Antonine Maillet, autrice

L’action se passe sur une dune de sable et de roches, devant un phare, en Acadie.

 

CONSULTEZ LE PROGRAMME DE SOIRÉE ICI

  • Une pièce de

    Antonine Maillet

  • Mise en scène

    Yvette Brind’Amour

  • Concepteurs

    Décors et éclairages ROBERT PRÉVOST Costumes FRANÇOIS BARBEAU Accessoires FRANÇOIS SÉGUIN et PIERRE PERREAULT Trame sonore ADRIEN GODDU

  • Conception de l'affiche

    © Gérald Zahnd

  • Photos de production

    © Guy Dubois